PEARSON, CHARLES EDGAR, AU LENDEMAIN DE LA BRITISH PORCELAIN DE SAINT-JEAN

Posté par pot-erie le 14/04/2020 19:41:33
PEARSON, CHARLES EDGAR, AU LENDEMAIN DE LA BRITISH PORCELAIN DE SAINT-JEAN
Jean-Pierre Dion
Ajoutant quelques informations à la brochure de Helen Lambart et au livre de Réal Fortin, l’article récent de Jacqueline Beaudry Dion et Jean-Pierre Dion : Nouveau regard sur la British Porcelain de Saint-Jean 1882-1893 (Céramag 18, 2020, p 30-40) décrit l’implication de Charles Edgar Pearson dans la fabrication de céramique à Saint-Jean et Iberville. On y relate sa participation à la Glasgow Pottery d’Iberville, vers 1878-1880, à la C E Pearson d'Iberville (C E P). vers 1880-1882, et à la British Porcelain Manufacturing Company de Saint-Jean de 1882 à 1887. Le recensement canadien de 1891 indique encore la présence de Pearson et de sa femme à Iberville. Ensuite on perd la trace de Pearson...
Je me suis souvent demandé ce qu’il advint de C. E. Pearson après 1891. Voilà que je viens de mettre la main sur la nécrologie d’un certain Charles E. Pearson, décédé à Ottawa le 7 mai 1902. S’agit-il bien de notre Pearson qui a œuvré à Iberville et à Saint-Jean?
La notice nécrologique parue dans le Ottawa Citizen du 8 mai 1902, p. 10, indique qu’il était dans sa 52e année, ce qui est compatible avec l’information du recensement canadien d’avril 1881 pour Iberville, ce dernier étant alors âgé de 31 ans. Le Ottawa Citizen écrit aussi qu’il était natif de Christieville, Québec. Cette ancienne agglomération contenait, on le sait, ce qui devint Iberville.
L’article mentionne que Pearson fut propriétaire et gérant d’une poterie à Buckingham pendant plusieurs années; il était en même temps très actif dans le commerce du foin. On ne connait rien à ce jour sur cette poterie de Buckingham. Par la suite (vers 1897) et jusqu’à son décès, il possédera une résidence à Ottawa. Une note du Ottawa Journal du 20 décembre 1899 rappelle qu’il opère un commerce de poterie (crockery dealer) sur la rue Sussex, à Ottawa. On dit qu’il a fait plusieurs investissements dans l’immobilier, achetant notamment l’imposante structure sur la rue Queen appelée Imperial Block. Une note du Ottawa Daily Citizen (11 avril 1896) réfère au Pearson Block.
Il a pu amasser une grande fortune et a voyagé fréquemment en Europe et aux États-Unis. Il faisait de fréquents séjours à New York : il était d’ailleurs au Park Avenue Hotel de New York, avec sa femme, lors du grand feu qui fit 15 morts en ce lieu, le 22 février 1902. M. Pearson lui-même fut inondé d’eau après avoir traversé un rideau de flammes, ce qui lui créa un refroidissement sévère, sans doute une cause éloignée de sa mort par une fièvre rhumatique...On dit aussi qu’il avait un frère W. J. Pearson, or on sait que notre Pearson de Saint-Jean avait un frère du nom de William. Un document ultérieur à propos de la succession du décédé d’Ottawa spécifie son double prénom : Charles Edgar Pearson (New York Times, 26 déc., 1902). Le doute est maintenant levé.
Ainsi C. E. Pearson quitte Saint-Jean pour Buckingham et Ottawa où il devient apparemment un homme d’affaire et financier de première classe. On avait une première indication de son talent d’homme d’affaire avisé quand il a revendu en avril 1885 la British Porcelain à Dakin... pour la somme, importante pour l’époque, de 32000$.

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